Afficher le menu
image_0532365_201304_ob_50253d82552cbaceb9d79aa007f73fa9_dsc-0045.jpg
1-
Sophier Ricard à Boulogne-sur-Mer, permanence architecturale

Habiter en construisant, construire en habitant, Edith Hallauer

En ligne : journals.openedition.org/metropoles/5185

Cet article interroge, au prisme des alterpolitiques urbaines, des démarches singulières voyant des architectes habiter sur le lieu même du projet urbain qu’ils ont en charge de réhabiliter. Ni tout à fait à l’initiative des municipalités, ni réellement issues d’une mobilisation sociétale, ces démarches se situent précisément dans l’interaction complexe entre refus de stratégies entrepreneuriales modélisées, soutien à des populations urbaines défavorisées, et ouverture des politiques urbaines à l’expérimentation. À l’opposé des médiatisées « résidences d'architectes », ces « architectes en résidence » transforment la figure démiurgique du concepteur en simple habitant de quartiers en rénovation. C’est principalement à travers l’étude de l’expérience récente de l’agence Construire à Boulogne-sur-Mer (2010-2013), concernant une rénovation en participation de soixante maisons de rue habitées, que l’auteur tente de relever les balises conceptuelles de ce que ces acteurs appellent la « permanence architecturale ». Après la contextualisation de cette démarche s’inscrivant à la fois dans l’histoire de la réhabilitation du logement en France et celle de la démocratisation culturelle, les sources, définitions et enjeux de cette notion sont étudiés à l’aune de démarches artistiques à l’histoire plus ancienne. Face à d’autres expériences comparables, l’enjeu d’une éventuelle institutionnalisation de ces pratiques émergentes est ensuite soulevé. Cependant, la fragilité de ces initiatives à très petites échelles témoigne de leur dépendance à l’égard des contextes et des acteurs ultralocaux, freinant leur normativité.